Majorettes - Casernettes
Haut relief en carton pierre et carton pâte
Une image du folklore populaire
Les majorettes font partie du patrimoine. Des mines au littoral, chaque petite ville avait sa troupe. Ce sont des filles du cru, du terroir, pas des mannequins de plateaux. Elles illustrent un pan de la culture populaire que l’on connait bien dans les Hauts de France.
Les majorettes, c’est aussi un souvenir de ma petite enfance. Un jour de festivités, elles sont passées devant chez nous avec l’harmonie municipale, les anciens combattants, les drapeaux, le conseil municipal et toute une flopée de badauds … En claquant des talons et des tambours, elles ont marqué une pause, pile devant ma porte, et ont fait virevolter leur bâton de mille façons. Un tableau gravé dans ma mémoire.
Une dimension politique derrière le phénomène social
S’il peut sembler futile, je trouve que le sujet de la majorette questionne pertinemment l’image de la jeune femme dans l’espace public.
Objet de divertissement, attraction désuète, archétype féminin douteux, mauvais genre ? Les défilés de majorettes sont stigmatisés, pâtissant d’un certain mépris de la part d’une culture plus intellectuelle, par essence de « bon goût ». Parfois qualifiés de vulgaires, jettant en pâture le corps quasi dénudé des jeunes filles aux regards (forcément graveleux) du public, ces défilés exclusivement féminins préemptent l’espace avec panache et puissance.
Les majorettes paradent sans complexes et avec le sourire. Parodiant les défilés militaires, ces demoiselles s’amusent, se défoulent, les gambettes à l’air. Elles occupent bruyamment la rue et les podiums et n’ont que faire des jugements de valeurs. Elles marquent une forme d’émancipation et de liberté à méditer à l’heure où la société re-questionne la place de la femme dans nos sociétés. Les Femens montrent leur poitrine, les majorettes leurs jambons. Vivent les majorettes !