La Parade des habitants du Fort Nieulay

Un quartier qui s’apprête à changer de visage, comme au Fort Nieulay, traverse un moment très singulier où le décor urbain devient fantôme. Il est là, en phase finale, imposant mais dégradé. Les choses vont doucement. Le temps de la rénovation urbaine impose aux habitants du quartier un cadre de vie en chantier. Dans cette impression d’abandon voire d’agonie, des initiatives sont perceptibles. Un atelier Graff se tient de temps en temps, les espaces murés se couvrent de couleurs, de messages. Les gens ont des choses à dire, au delà du bâtit, il y a le vivant !

Alors,    j’ai souhaité organiser une parade. Une déambulation festive et créative pour créer un petit évènement vivant dans ce décor en sursis. Deux ans auparavant, j’avais créé, avec un groupe d’habitants du Fort Nieulay des « sculptures portables ». Ce projet, s’étant déroulé au C.L.A.E.P.P durant l’année du covid, nous n’avions pas eu l’occasion d’organiser de restitution ou de présenter ces créations. La dimension décalée que vit le quartier ouvre un espace de liberté. J’ai invité, pour accompagner cette parade la fanfare des Gigottos Automates de Bruno Dehondt, elle aussi décalée et faite de bric et de broc, comme nos sculptures portables. A cette occasion, nous avons questionné les habitants sur la rénovation urbaine, leurs attentes et la perception de l’art    comme outil pour les accompagner.